Manon lescaut, lecture linéaire
Renoncour ? des Grieux ?) montre-t-il la victoire de la passion sur l’engagement religieux ? Dans un premier mouvement, de la ligne 1 à 11, nous verrons comment des Grieux adopte la posture du confesseur de Manon tout en lui ayant déjà pardonné. Dans un deuxième temps, de la ligne 12 à la fin, nous démontrerons que des Grieux remplace Dieu par son idole, …afficher plus de contenu…
« Nous nous assîmes l’un près de l’autre» l.1, « dites-moi » x3, une anaphore l.5, 7, 11, champ lexical de la confession, sont une invitation à se parler du fond du cœur, à tout livrer afin d’obtenir le pardon du prêtre au nom de Dieu (il a ce pouvoir). Mais la deuxième phrase sème déjà le doute car « j’ai pris ses mains dans les miennes » est plus une attitude d’amoureux. Ainsi, en effet, on sent déjà, en l.2 que le confesseur est très ému avec l’interjection « Ah » et l’adjectif « triste » de son regard. Ce confesseur confesse lui-même ce que Manon devrait confesser « trahison » noter l’adjectif « noire », hyperbolique, »tromper un cœur ». Et en effet, cette confession ressemble fort à une scène de jalousie blessée : des Grieux utilise le champ lexical de l’amour : « trahison, tromper, souveraine, plaire, tendres, perte que j’ai souffertes pour vous ». Noter la gradation lorsqu’il dit son nom