Mal et bien
(Introduction) :[1]
(Exergue) Le penchant humain vers le mal est un constat, dont l’évidence n’a pas manqué d’étonner les philosophes. C’est ainsi que Kant, dans La religion dans les limites de la raison, ne sait pas à quel saint se vouer, lorsqu’il note amèrement : « qu’un penchant pervers de ce genre doive être enraciné dans l’homme, c’est là un fait dont nous pouvons nous épargner de donner une preuve formelle. » (Citation) Charles Baudelaire semble, lui-aussi, convaincu de l’existence de ce mal radical, quand il se confie, dans un ton religieux plus prononcé, dans ses Journaux intimes (III) : « Et l’homme et la femme savent de nature que dans le mal se trouve toute volupté.» (Analyse de la citation) Lier la volupté au mal, tout en spécifiant les sujets: « et l’homme et la femme », renvoie ouvertement à l’épisode biblique, où Adam et Éve n’ont pas pu résister à la tentation. L’usage de la polysyndète (et…et..), ainsi que l’expression « de nature » inscrivent la tension vers le mal, dans la l’inévitable. Par ailleurs, le recours à la quantité totale « toute », fait du mal la seule source de la volupté, excluant toute autre possibilité de jouissance. Cependant, l’expression «de nature », si elle assimile la conscience humaine, touchant le mal et la volupté, à un savoir instinctif, elle suggère également qu’un tel savoir ne prend que dans un état précis, celui justement de la nature, non de la culture ou encore la civilisation. (Problématique) Si l’on concède volontiers que le mal est la source de la volupté, n’est-il pas également, eu égard au progrès culturel, une source de conscience malheureuse ? (Annonce du corpus et du plan) En nous référant à Macbethde Shakespeare, Profession de foi