luxe
Malgré tout, le XIXe reste un siècle à la richesse visible et au confort qui ne ressemble à rien d'autre qu'à lui-même, et où le souvenir des noblesses d'antan reste très présent. Un dernier chapitre clôt le livre: il s'agit des «Luxes publics», c'est-à-dire des moyens monumentaux ou architecturaux pris par l'Etat pour fabriquer son image et un consensus autour d'elle. La statue, le monument sont une des tensions constantes des empereurs, rois et chefs d'Etat; de même, la pompe des déplacements et des cérémonies prend constamment sens. L'identité nationale se fabrique à partir de ces larges efforts ornementaux: musées, statues, basiliques rappellent l'histoire, les guerres, mais aussi les hommes. La République entre 1870 et 1914 personnalise beaucoup: cent cinquante personnalités seront représentées dans la pierre.
Le luxe, c'est échapper à la condition commune, aussi y a-t-il une infinité de luxes qui seront à chaque fois pensés à partir de ceux qui possèdent plus que soi. Philippe Perrot a su examiner tous les infimes déplacements de l'usage de ce mot; mais sa sévérité mélancolique envers une démocratie qui aplanit tout et