Lorenzacio commentaire
Dans le vocabulaire du 21ème siècle, le mot romantisme a considérablement perdu de sa puissance originelle. aujourd’hui, il évoquera tout au plus une belle histoire d’amour. Ce n’est pas du tout le cas de Lorenzaccio, drame écrit par Musset en 1833. Son héros, pur à l’origine a accepté de se corrompre pour approcher et tenter d’assassiner le tyran Alexandre de Médicis.A l’acte III, scène 3, il explique son projet à Philippe Strozzi, adversaire acharné du Duc, tout en soulignant le piège dans lequel il est tombé. Certes, il tuera le duc mais il est maintenant devenu un homme profondément corrompu. Le texte pose d’amblée la problématique de l’extrait :"Pourquoi tuer Alexandre ?" Après avoir souligné le désarroi, la déchirure de Lorenzo, partagé entre présent et passé, nous nous demanderons s’il ne s’agit pas là d’une réflexion romantique sur la nature profonde de l’engagement politique.
C’est d’abord dans une série d’interrogations rhétoriques très structurées que par trois fois Lorenzo interpelle Philippe en l’impliquant fortement par l’intermédiaire de la tournure inversée "veux-tu ?" ; puis par deux fois, il l’oblige à analyser la situation :"songes-tu ?" avant de remettre en cause sa perception des évènements :"crois-tu ?" En quelques ligne, Lorenzo a ainsi posé dans une double énonciation ( à Philippe et au spectateur) le dilemne : ce qui se joue est une question de vie ou de mort pour Alexandre et pour lui-même.
En effet, il est possible de noter dans un second temps que toutes ces questions s’inscrivent dans l’opposition de champs lexicaux entre la mort d’aujourd’hui et le bonheur vertueux du passé : Lorenzo évoque la possibilité de "[s’]empoisonner" ou de se noyer "dans l’Arno".il s’appuie sur les symboles shakespeariens du "spectre" et du "squelettes". Par opposition, le passé est