lorenzaccio I
A. Le décor (contexte)
Il y a les didascalies du début de cette scène : un jardin, au clair de lune, c'est-à-dire qu'on est dans un lieu avec une certaine obscurité. Idée qu'on va introduire un certain mystère, associé au fait que les personnages sont cachés par leurs manteaux : « couverts de leurs manteaux » (ligne 3). Décor mystérieux, qui suscite l'attente et la curiosité du spectateur. Décor qui pourrait sembler au départ romantique (à rattacher à l'idée du rendez-vous amoureux). Très vite, dès la ligne 6, l'expression «il fait un froid de tous les diables » : la température glaciale vient anéantir cette ambiance romantique.
B. L'action
Dès la première réplique, l'action semble en cours, avec « qu'elle se fasse attendre encore » (lignes 5-6). Il est question d'une femme qui est attendue, la situation va être précisée un peu plus loin. Il s'agit d'une enfant de quinze ans qui a été vendue par sa mère. Nous l'apprenons ligne 14 : « nous n'avons avancé que moitié », ligne 40 : « à moitié payée » et ligne 11, le rôle de la mère « la vieille mère est une honnête femme » et ligne 8 : « elle devrait sortir de chez sa mère ». Cette situation s'oppose totalement au caractère romantique du début (on est dans une scène de corruption).
C. Les personnages
Il y a Giomo : c'est l'écuyer du duc et son compagnon dans ses quêtes de débauché. Il y a une seule réplique, qui est révélatrice. C'est un personnage grossier, sans sensibilité (cf. l'expression ligne 39 « emporter une fille qui est à moitié payée ». Cela accentue la notion de marchandise, aucune nuance d'affectivité. Il y a aussi « nous pouvons bien taper aux carreaux » : cela montre que Giomo est celui qui agit, et qu'il n'y a pas de réflexion morale dans ses actes.
Le Duc : c'est aussi un grossier personnage, cf. la présence de jurons : ligne 12 « entrailles du Pape », ligne 36 « Sacrebleu » avec un côté blasphème. C'est un personnage impatient, guidé par des pulsions, cf. ligne 5 « qu'elle