Galamand 4°6
Benjamin
Rédaction Français

J’étais dans mon lit, un matin chaud et douillet, non comme la veille où il pleuvait. Non, ce matin, il faisait beau. Je décidai donc de me lever de mon lit crasseux et plein de peinture pour contempler le tableau que j’avais acheté la veille. Mais, quelque chose avait changé ; dans le visage que j’avais si bien, d’après moi, décrypté, se découpait la silhouette d’une femme. Une femme qui avait l’air, tout comme moi, triste. Elle avait aussi une clef dans sa main. Tient, elle ressemble à la clef de mon atelier.

J’allai faire mon déjeuner fait de pain rassis quand tout à coup, il me parût entendre un soufflement. « Suis-je devenu fou ? » me dis-je. Je retournai voir le tableau et je crus entendre la femme me murmurer quelque chose.

Je pensais, non, j’étais sûr qu’elle me disait de l’écouter. Je sentais mon cœur battre à tout rompre, à la fois, j’étais horrifié, mais malgré tout, j’avais envie d’écouter ce qu’elle avait à me dire. Je tendis l’oreille et elle me dit que, comme moi, elle ne valait plus rien et en avait assez de vivre. Soudain, elle se tut et elle se figea. Je fus étonné, puis me dit que j’avais perdu la raison.

J’allai donc au marché pour rendre la peinture ; j’arrachai donc le tableau du mur et courus vers la porte de l’atelier. Mais, je n’arrivais pas à sortir de chez moi, la porte était fermée à clef ! Pourtant j’étais certain d’avoir laissé ouvert. De plus, impossible de trouver la clef ! Je courus donc voir la toile, mais elle n’était plus à sa place ! C’était sûr, ce maudit tableau me hantait. Peut-être était-ce à cause de moi, j’eus voulu le vendre et je n’aurais pas dû. Les jours suivants, je cherchai la clef sans jamais la trouver.

Je me résignais à manger du pain rassis tout le reste de ma vie ; avec le peu de vivres qu’il me restait, je ne pouvais pas tenir bien longtemps. J’eus bien essayé de forcer la porte mais en vain : elle pesait très lourd.