Littoral
« Comment faire pour ne pas trahir celui que j’étais il y a quinze ans? Comment ne pas le tromper comme celui qui retouche son journal d’enfance des années plus tard pour lui donner un sérieux plus prononcé? Comment rester vivant et redonner à l’histoire sa présence? Comment ne pas figer celui que je suis devenu par trop d’angoisse? Comme rester vivant avec ce qui est mort en nous? Comment porter son propre corps mort pour lui trouver une sépulture? » Voilà les questions que ce posait Wajdi Mouawad lorsqu’il a dû recréer sa pièce de théâtre Littoral, pièce qu’il avait écrite 12 ans plus tôt. Wajdi Mouawad est un auteur incontournable de la littérature québécoise qui a été primé de nombreuses fois, tant pour ces pièces de théâtre que pour son travail de réalisateur. En 2000, il gagna le prix du gouverneur général du Canada dans la catégorie théâtre pour son œuvre Littoral. Mais de quoi traite cette œuvre? Lorsque l’on mentionne le nom de Wajdi Mouawad, les gens pensent tout de suite à sa pièce Incendies dont le film est sorti en 2010 dernier. Ce travail portera donc sur une autre de ses pièces, ainsi que sur la traduction de celle-ci faite par Shelley Tepperman. Les caractéristiques principales de l’œuvre, ses thèmes, ses procédés stylistiques, ainsi que ses procédés de traduction seront analysés. « Le scarabée est un insecte qui se nourrit des excréments d’animaux autrement plus gros que lui. Les intestins de ces animaux ont cru tirer tout ce qu’il y avait à tirer de la nourriture ingurgitée par l’animal. Pourtant, le scarabée trouve, à l’intérieur de ce qui a été rejeté, la nourriture nécessaire à sa survie grâce à un système intestinal dont la précision, la finesse et une incroyable sensibilité surpassent celles de n’importe quel mammifère. De ces excréments dont il se nourrit, le scarabée tire la substance appropriée à la production de cette carapace si magnifique qu’on lui connaît et qui émeut notre regard : le vert jade du scarabée de Chine,