Lieux théâtraux
Koilon grec et scène ouverte
Vers 550 av. J.-C., des cérémonies religieuses données en l'honneur de Dionysos s'enrichissent de nou--velles formes de représentations. Quatre genres se dévelop-pent (dithyrambe, tragédie, comédie, satire), cha-que oeuvre alternant récit déclamé et commentaire chanté. De véritables théâtres sont édifiés, de-vant le Temple, en bois à l'o-ri-gi-ne, puis en pierre, à partir du IVème siècle av. J.-C. pour que la cité orga-nise des con-cours dramatiques, trois fois par an, lors des fêtes dyonisiaques. Chaque poète est associé par tirage au sort à un chorège désigné par l'Etat parmi les citoyens les plus riches pour monter un choeur et financer le spec-tacle. Dédié à Dyo-nisos, le lieu est sacré et l'on s'y rend en procession. L'entrée est gratuite.
Le théâtre - "le lieu d'où l'on a des visions" - est situé hors de la ville, sur un terrain en pente orienté vers le Sud, donc face au soleil qui éblouit les spectateurs puisque les spectacles ont lieu de jour. Les gra--dins du koilon, ados-sés au flanc de la colline, entourent sur plus de 180° l'orchestra circu-lai-re où évolue le choeur, et font face à la skènè (sorte de baraque à la fois loge et coulisse), devant laquelle jouent les ac-teurs sur un proskenion. Le mur frontal, per-cé de trois portes, fait office de décor. On y suspend des tentu-res en-ca-drées de périactes, prismes tour-nants sur les faces desquels sont peints différents tableaux.
Cet espa-ce est lui même intégré dans l’aire dédiée au dieu. Le temple est situé dans l’axe de vue des spec-ta-teurs, der-riè-re la skènè dont le mur figure la fron-tière entre l’espace in-vi-sible du dieu caché et des héros my-thi-ques et l’es-pace visible des "fan-tômes" acteurs et choristes figuré par la thymélè, autel du dieu montré dont la sta-tue est au centre de l’orchestra. Le théâtre consiste donc à rendre visible l’invisible non seu-lement grâce à la fiction du texte qui ressuscite les héros morts et réinterprète