Liban
Le Liban est un refuge pour les courants religieux qui se sont développés au Proche-Orient.
En effet, ses montagnes ont longtemps servi d’asile à différentes communautés depuis les croisades et la conquête musulmane. Il en résulte la présence aujourd’hui de 17 communautés religieuses. De l’alliance française au projet de « grande Syrie »
Présente au Liban après la Première Guerre mondiale suite à un mandat donné par la Société des Nations, la France veut s’attacher la population locale récemment affranchie du joug turc.
Elle s’appuie alors sur les communautés chrétiennes, particulièrement les catholiques, qui forment plus de la moitié de la population. Par peur d’être noyées dans la communauté arabe musulmane (l’Oumma), ces dernières sont sensibles à l’alliance française, qui leur permet de vivre dans un État indépendant. Au contraire, les Libanais musulmans veulent créer un seul et grand État arabe musulman, la « grande Syrie ». Cette opposition a structuré les divisions libanaises. Le problème du partage du pouvoir
En 1943, alors qu’une réelle indépendance est en vue pour la fin de la Seconde Guerre mondiale, les principales communautés religieuses décident de partager le pouvoir en fonction de leur poids démographique : c’est le « pacte national ». Aux maronites chrétiens revient la présidence de la République et le commandement de l’armée, aux sunnites musulmans le poste de premier ministre et aux chiites celui de président de l’assemblée. Au sein de cette dernière, il est prévu d’élire 99 députés selon un quota communautaire favorable aux chrétiens
(rapport de 6/5), qui sont alors la première communauté du pays.
Les troubles communautaires
Dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce système est fortement décrié. En effet, le poids démographique de chaque communauté est estimé en fonction d’un vieux recensement français en date de 1932. On trouve ici la raison des premiers affrontements