Lettres à l' étrangère
Introduction :
En 1833, Balzac rencontre Eve Hanska, une comtesse polonaise avec qui il échange une correspondance depuis 1832, publiée sous le titre Lettres à l’étrangère.
Pour l’auteur célèbre pour son écriture réaliste et sociologique (La Comédie humaine), cette lettre d’amour est d’autant plus intéressante que le réalisme est effacé.
Dans une première partie, nous étudierons les caractéristiques de la passion amoureuse, puis nous nous attacherons à la dimension mystique de cet amour.
La passion amoureuse
L’expression de l’amour
-Champ lexical de l’amour : « les adorables plaisirs de l’amour », « cette union », « fusion des âmes », « trésor d’amour », « je t’aime » (3 occurrences), « fidélités »…
-Vocabulaire sensuel : « Tu exhales pour moi le parfum », « Mille baisers pleins de caresses, mille caresses pleines de baisers »…
La dépendance à l’être aimé
« Dis-toi bien que je respire […] pour moi. »
L’auteur mélange le travail et l’amour pour cette femme : « Dès que je travaille …Seraphita »
Le désordre des passions
La lettre de Balzac est désorganisée. Il semblerait qu’il écrive au fur et à mesure, selon l’emportement de ses sens, de sa passion. Il parle de son travail et de son talisman, puis de son amour pour Mme Hanska : il en vient à mélanger ses aventures amoureuses : « Tu seras la Dilecta » (sa première maîtresse), « je voudrais croire que je t’aimais en elle… ». Enfin, l’amour qu’il porte à cette dame devient amour courtois : « comme on aimait au Moyen-Age, avec la plus entière des fidélités ». Il s’agit bien de la passion, au sens philosophique. Au sens classique, la passion les états dans lesquels la volonté est passive, par rapport aux impulsions du corps, aux mouvements de l’âme.
Au sens moderne, la passion est un attrait exclusif vers quelque chose ou quelqu’un, un état violent dans lequel se produit un déséquilibre psychologique (excès). C’est le cas de Balzac, obnubilé par cette femme, et