Andréa DE BORTOLI

Le 25 novembre,

Mon amie,

Camille, voilà plus de deux mois que tu n’es pas rentrée en France.
Je me souviens de nos soirées que l’on passait ensemble à regarder des films au cinéma du coin de la rue. Sans toi je n’ai plus envie d’y aller. Alors mes soirées, je les passe devant la télé à attendre ton retour.

Il y a quelques semaines je me suis surprise à regarder Secret Story. C’est une émission de télé réalité. Bien qu’étant restée perplexe devant ce programme, il m’était impossible de me déskotcher de l’écran. Que m’arrivait-il ?

Tu le sais, ce n’est pas mon genre, je suis plutôt Rodin-Claudel, me voilà, maintenant, fan de Steevy, Loana, et autres Cindy. Pourquoi cette émission me fascinait-elle ? C’était une fascination révoltante.

L’idée de cette télé réalité consiste à écrire un scénario, placer une dizaine de candidats, tous plus ou moins atrophiés des neurones, et filmer leurs ébats 24/24 h.

En d’autres termes et en vérité, cette télé « fiction » n’a qu’un seul but : vider le cerveau des téléspectateurs et le remplir de matière fécale. C’est toute une génération sacrifié et marquée par ces programmes débiles et voyeuristes. As-tu pensé à faire de la chirurgie esthétique ? « Une nouvelle paire de nénés, c’est mieux pour conclure une soirée » déclarait Emilie, lors du prime time. Ces bimbos blondes, superficielles, avec une plastique parfaite et une intelligence exceptionnelle, nous montrent et nous prouvent par a+b(ou par a-ay²) comment se comporter en société. Les résultats sont phénoménaux. Le grand patron de TF1 peut être fier, les audiences explosent.

Le mieux serait que lors de la prochaine émission un chimpanzé entre dans la maison. Dans ce cas, c’est le quotient intellectuel de l’ensemble des candidats qui en prendrait un coup.

Je ne t’ai pas encore parlé des secrets. Cette règle stupide qui fait la popularité du jeu, consiste à donner à chaque candidat un secret plus ou moins caricatural et aberrant. Si