Les vieux
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit/sonne l'heure Les jours s'en vont/je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Apollinaire, Alcools (1912)
Les différents plans possibles : I. LA FORME POETIQUE. a) 4 quatrains et refrain sous forme de distique (2 petit vers qui reviennent toujours) Forme:10/4/6/10.
b) Refrain : vers impaires, heptasyllabes (élément essentiel de la musicalité depuis Verlaine)
c) 1er vers repris à la fin = circularité du poème.
d) Nombreuses répétition dont le refrain donne une impression de monotonie, de plainte, et rapproche ce texte d'une complainte.
II. L'AMBIGUITE DU TEXTE a) Vient de l'absence de ponctuation et du décasyllabe qui ne permet pas d'imposer un sens au texte, ce qui provoque plusieurs lecture. b) ambiguïté du temps: dominant = présent de vérité général et de méditation. Présent du subjonctif exprime un souhait.
III. ECOULEMENT DE L'EAU ET DE L'AMOUR. a) l'eau = élément habituel du poème lyrique pour exprimer la fuite du temps. Elle est nommée, c'est la Seine. b) Vbs de mouvement (:"passe", "coule", "s'en va"...) présents à toutes les strophes. c) Répétitions, anaphore "ni". d) expression de l'amour achevé, nostalgie, sentiments. e) Immobilité du poème avec le pont statique, et le poète figé par sa