Les portes de l’inde restent fermées à la grande distribution
Face à la réticence des partis politiques indiens de tous bords, le gouvernement a décidé de suspendre son projet concernant la grande distribution. Il s’agissait d’ouvrir ce secteur aux grandes enseignes étrangères comme l’américain Wal-Mart, le français Carrefour, ou le britannique Tesco. Il s’agit des trois plus grands du commerce au niveau mondial. Ces poids lourds de l’économie internationale ont tous une politique agressive pour s’implanter en Asie. L’Inde fait bien entendu partie de leurs projets de développement.
On peut comprendre la résistance de la classe politique indienne car l’arrivée de ces grands distributeurs provoquera un bouleversement économique général au détriment du petit commerce local. Mais le choc peut également être culturel. Au Mexique, les vendeurs de tortilla ont souffert d’une concurrence contre laquelle il était difficile de lutter : des grandes surfaces flambant neuves exposant les objets les plus récents reflets du style de vie à l’occidentale face à des échoppes précaires et fumantes. L’Inde, on le sait, est un pays à forte identité. Il était donc relativement facile pour les hommes politiques de l’opposition de jouer sur la corde sensible en défendant la chapati contre le pain de mie américain ou le poulet tandoori contre l’épaule de mouton des