Les peaux psychiques esther bick
Esther Bick tente de concevoir une sorte d’histoire naturelle des espaces psychiques en introduisant le concept de peau psychique. La première peau psychique devient une fonction dont l’établissement est primordial pour la constitution d’un self intégré.
Ses conceptions vont être largement reprises par la suite, et notamment, dans le cadre de cette étude, par F. Tustin et D. Meltzer.
Reprenant les données des auteurs post-kleiniens qui la précèdent, Esther Bick considère que c’est l’expérience primordiale du nouveau-né dans sa relation à la mère conditionne la constitution d’une unité de la personnalité : le holding maternel (manière de la mère de tenir, de parler à l’enfant, son odeur familière, etc.) ainsi que l’expérience apaisante du mamelon dans la bouche, sont à la base de la fonction contenante qui tient rassemblées les parties de la personnalité. La fonction de liaison entre les parties du self est ici considérée comme expérimentée passivement dans la relation à la mère.
Selon Esther Bick cette fonction contenante est expérimentée comme une peau. C’est l’introjection de cette peau, de cette fonction contenante, qui permet la création d’un espace psychique intérieur. Une fois cette peau psychique constituée par introjection, elle délimite un espace interne qui contiendra lui-même les introjections ultérieures. C’est donc le premier espace où vont venir se loger les objets internes introjectés.
Par la même occasion, du fait de cette frontière, se trouve également délimité l’espace externe au self. C’est à partir de ce moment, selon Esther Bick, que peut s’opérer le premier clivage et idéalisation du self et de l’objet décrits par Melanie Klein.
La constitution de la première peau psychique permet le début de l’intégration, c'est-à-dire la structuration d’une unité du self, où le sujet s’expérimente comme un (l’état qui précède correspond à l’état de non-intégration ; la désintégration désigne un processus