Libéralisme néo-classique et guerre Comme en réaction aux analyses marxistes qui placent les travailleurs-salariés comme véritables acteurs de la vie économique, une succession d'économistes poursuivent la réflexion du libéralisme en poussant encore plus loin l'élaboration d'un modèle d'équilibre fondé sur la rencontre entre une demande et une offre de biens et de services. Loin de tenter de contrer le marxisme sur le terrain socio-économique, les premières générations de ces économistes dits néo-classiques, il tente de "découvrir" des méthodes de calcul des quantités en jeu, voulant faire véritablement de l'économie politique la seule vraie science qui vaille. Dans cette tentative de mathématiser les relations économiques, beaucoup plus près donc de la micro-économie (très proche de l'entreprise) que de la macro-économiée (les évolutions d'ensemble), tout ce qui n'est pas de la "pure" économie est considéré comme externe. Externes sont donc les interventions de l'Etat, externes sont donc les dépenses militaires, externes sont les guerres. Il y a là quelque chose de paradoxal dans une époque où l'industrialisation va de pair avec un changement de nature des dépenses militaires, dans une période, du début du siècle jusqu'à 1945, où la guerre et l'économie de guerre prennent une place grandissante. Carl MENGER (1840-1921), le fondateur de la première école néo-classique ne pense pas pourtant que les mathématiques puissent faire avancer les sciences sociales et il se tourne plutôt vers la psychologie pour expliquer l'économie (valeur-utilité). Eugen von BOHM-BAWAERK (1851-1914) fait de son côté du capital du travail détourné (accumulé) et rejette même cette fameuse théorie des trois facteurs de production (la terre, le travail, le capital). Friedrich von WIESER (1851-1926) introduit la notion de valeur naturelle. En supprimant les inégalités des revenus, on retrouverait cette valeur naturelle des biens, les biens à forte utilité sociale