Le néo-libéralime
Introduction : Au regard de l’actualité économique et politique récente marquée par la crise des dettes souveraines européennes, la question de l’avènement d’un tournant néo-libéral apparaît comme un prisme intéressant pour interroger le modèle économique du Vieux Continent. Habituellement on situe l’origine de cette Europe devenue libérale dans la première moitié des années 1980, mais le néo-libéralisme naît après la Seconde Guerre mondiale en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord dans une réaction théorique et politique véhémente contre l'interventionnisme étatique et l'Etat social (Welfare State). En effet Cette période marquerait la fin d’une organisation politico-économique mondiale keynésienne qui a régi l’économie pendant près d’un demi-siècle et notamment depuis la mise en place d’une politique monétaire basée sur l’étalon or et les accords de Breton Woods.
J’aimerai rentrer plus précisément dans le sujet à travers la grille de lecture faite par Robert Castel dans « Les métamorphoses de la question sociale publié » publié en 19951, pour qui L’Etat social est un Etat interventionniste, qui entend façonner la société et non plus seulement jouer le rôle d’arbitre. Il combine trois dimensions : des revenus de transfert par des mécanismes d’assurance collective ; un ensemble de services publics (activités partiellement ou totalement soustraites à la logique marchande avec un financement reposant sur une péréquation) ; un droit du travail distinct du droit privé ordinaire (droit inégalitaire) qui ont permis la mise en place de vastes systèmes de sécurité sociale.
Mais, au plus tard en 1989, le monde occidental a constaté la fin de cette ère. Même les pays où l’Etat social est considéré, au moins rétrospectivement, comme une conquête de la politique sociale, sont gagnés par un sentiment de résignation. Le néolibéralisme, mouvement de radicalisation