D'emblée, Marie Cardinal n'était pas prédestinée à guérir par la parole, encore moins à s'engager elle-même dans une thérapie. Élevée dans un environnement hautement puritain et anglais, là ou le ventre est désigné par l'estomac, les mots n'ont pas leur place pour dire quoi que ce soit. À travers Les mots pour le dire, l'auteur se remémore sa rencontre avec la femme qui allait devenir son analyste puis sa collègue, son amie. Prise un jour dans les dédales d'un trafic récalcitrant, elle entend cette voix à la radio qui lui parle, enfin, là où elle avait besoin qu'on lui parle.

Là où tout commence, on peut guérir. La dame de la radio parle de sexe, de masturbation, de relations familiales tendues et pernicieuses sans aucune fausse note, comme miss météo parle de la pluie. Rien de plus normal. Tellement calme qu'elle n'est pas certaine au départ de bien avoir entendu. Pour ne pas sombrer dans une folie qu'elle sent imminente, Marie Cardinal se laisse imprégner par le pouvoir des mots et entamera une psychanalyse. Les mots pour le dire parle de ce chemin ardu, cette route cahoteuse au centre de son univers. Sa détresse est telle qu'aucun médecin avant n'avait pu la soulager. Faisant le choix de revivre ses pensées d'autrefois et de se souvenir d'elle enfant, elle retrouve peu à peu son goût de vivre, éliminant ainsi la souffrance d'être. Elle a enfin identifié le