Les logiciels libres
« C’est l’époque qui fait l’homme » affirme Isaac Asimov dans son roman Fondation et empire. Effectivement, plusieurs modes d’actions ou pensées économique nous sont transmises instinctivement par nos parents. Ces enseignements sont tellement utilisés que nous les considérons comme acquis, mais encore, nous les affirmons comme « dans la nature de l’homme ». Trop souvent, nous oublions de critiquer, nous absorbons au lieu d’observer et de se questionner. Nous oublions de remettre en question, par paresse ou par routine. Le fait est que, bien souvent, une conception que nous affirmons comme naturelle, lorsque prise hors de son contexte d’époque contemporaine, perd tout son sens, toute sa saveur. Pour rendre plus clair, il suffit de traiter d’un exemple commun, le crédit, qui est un outil utilisé fréquemment dans notre économie, nous le considérons comme établi, fondé. Cependant, au Moyen-âge, ce même crédit, et surtout les intérêts, étaient considérés comme immoraux, dangereux, et était, par le fait même, bannis d’utilisation par le clergé. Ainsi, nous sommes imbriqués dans nos habitudes collectives propres à notre époque et refusons, par principe d’inertie et d’habitude, de voir que, ce que nous percevons comme normal et étable, est peut-être en train d’être modifié sous nos yeux et de faire partie d’une nouvelle réalité future.
Notre histoire commence par un jugement rendu par la cour supérieure du Québec en juin 2010. Savoir Faire Linux, une fondation de programmeurs de logiciels libres affrontait le Régime des Rentes du Québec (RRQ), qu’il poursuivait pour avoir attribué au groupe Microsoft un contrat de remise à niveau de 800 postes de travail qui exploitaient les exécutions office, pour un grand total de 723 000 dollars. Le jugement rendu a donné raison au groupe Savoir Faire Linux et la RRQ a retiré son contrat de remplacement tout en décidant de ne pas donner de suites à la poursuite en refusant d’aller en appel, considérant que