Les limites de la publicité
Ce soir d’avril, se trouvait posée sur notre bureau l’affiche de la crème fouettée Babette, assortie d’un slogan à l’humour provocateur « je la lie, je la fouette, et parfois elle passe à la casserole », largement étalé sur le tablier d’une cuisinière plutôt sexy. Cette affiche ne nous a pas interpellés outre mesure. Les instruments de cuisine mis clairement en évidence, permettent de décoder, de façon immédiate, le jeu de mots présenté en accroche. L’humour est évident et le jeu de mots plutôt bien trouvé. Nous en parlons entre nous et aboutissons rapidement à une conclusion : Babette est un clin d’œil plus qu’une provocation. Son humour nous aura convaincus. La suite immédiate nous donnera raison. Diffusée entre le 12 et le 19 avril 2000, la première campagne d’affichage Babette sur 5500 panneaux ne soulèvera que peu de réclamations auprès du BVP. Quatre pour être tout à fait précis. Nous ne sommes pas surpris. Avant de donner son feu vert à la campagne, l’agence d’Arcy a pris soin de tester sa création sur un échantillon de femmes représentatives. Lesquelles n’y ont rien trouvé à redire. En un an, les ventes ont progressé de 35,9%. Les consommatrices, visiblement, ont apprécié l’humour. Du moins ne les a-t-il pas fait fuir.
L’affaire s’arrêterait là s’il n’y avait pas eu un second épisode. Ce second épisode, c’est tout simplement la deuxième vague de la campagne Babette avec un nouveau visuel qui affiche crânement, en juin 2001 : « Babette, j’en fais ce que je veux ».