Les justifications absurdes révélant l’envers du décor
Les indices de l’ironie sont ensuite confortés par l’usage d’une série de justifications absurdes, qui au lieu de conforter la supériorité et la dignité du baron et de sa famille souligne l’absence de causes réelles qui doivent les justifier. Ainsi, lorsque la puissance du baron se mesure au fait que son château « avait une porte et des fenêtres », et que « sa grande salle même était ornée d’une tapisserie » ou que la baronne s’attire une grande considération du fait de ses « trois cent cinquante livres ». Le seul mérite de la baronne serait donc son obésité, ce qui rend ironique l’insistance sur la dignité et l’omniprésence de son lexique.
De même, la justification du refus de la sœur du baron d’épouser « un bon et honnête gentilhomme du voisinage » pour une raison absurde et superficielle montre l’attachement de la famille du baron aux apparences : « parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre avait été perdu par l’injure du temps », d’autant plus qu’il n’est pas impossible qu’il soit suffisamment noble, ce qui lui manque c’en est la preuve.
De plus, non seulement la justification de la noblesse ne tient qu’aux apparences mais celles-ci sont fausses et trompeuses, ce que l’on voit à travers les rapprochements de termes : « sa meute » n’est qu’en fait « les chiens de ses basses cours », ses « piqueurs » ne sont autres que ses « palefreniers » et son « grand aumônier », le « vicaire du village ». Ces trois rapprochements soulignent la confusion entre la réalité et les apparences et le fait que le baron, en apparence un aristocrate fortuné n’est en fait qu’un petit hobereau de