Les gants blancs
Indépendamment de l’usage du gant dès l’antiquité pour protéger les mains du froid et des blessures inhérentes aux travaux manuels, les valeurs symboliques associées à celui-ci datent vraisemblablement du Moyen-Âge avec son utilisation dans le domaine militaire.
En effet, les chevaliers ont d’abord porté des gants en cuir permettant ainsi une bonne prise en main de leurs armes (épées, haches...) avant d’utiliser par la suite des gants en maille d’acier, dont découlent les valeurs de force, de pouvoir et d’honneur.
A la même époque, un vassal se devait de remettre symboliquement son gant droit à son suzerain en signe d’allégeance.
Dans un tout autre contexte, jeter le gant à un autre homme revenait à le défier lors d’un combat souvent mortel. Relever le gant signifiait accepter le défi.
En Angleterre, il semble que dans leurs œuvres quotidiennes les bâtisseurs de cathédrales portaient des gants de travail. Il était même de tradition que les maçons se les fassent offrir par les « donneurs d’ordre », à savoir les ecclésiastiques.
Cependant, la longue tradition de l’usage des gants blancs lors d’une cérémonie remonte bien avant le Moyen-Âge.
Une chronique relate qu’en 960, le futur évêque de Mayence se vit remettre lors de la cérémonie d’investiture une paire de gants blancs par les moines du monastère de Saint-Alban. A cette occasion, on récita une prière implorant Dieu de protéger la pureté des mains de son serviteur.
De même, lors de leurs couronnements, les rois de France recevaient une paire de gants blancs. Les mains sacrées du roi ne devaient pas être salies au contact d’objets impurs.
Après la cérémonie, les gants étaient brûlés afin d’empêcher toute utilisation postérieure par un profane.
Les gants offrent donc à la fois une protection matérielle et spirituelle.
Dans la plupart des religions, le blanc s’identifie avec la lumière intérieure et est employée comme symbole de la pureté dans les rites d’initiation.