Les femmes
Jusqu’à une époque récente, les sources émanant directement des femmes sont rares. Cette quasi-absence de paroles et d’écrits féminins, s’ajoutant au confinement de la femme dans la sphère du privé, explique la grande difficulté à élaborer une histoire des femmes. Il reste à la disposition de l’historien une profusion d’images — souvent misogynes ou allégoriques — émises par les hommes : des déesses de l’Antiquité (Aphrodite, Athéna, Diane, etc.) à une Jeanne d’Arc ou une Marianne incarnant la patrie ou la République française, en passant par les personnages bibliques féminins (Ève, Marie, Marie Madeleine ou Salomé) ; autant de représentations féminines fortement contrastées qui ont, au cours de l’histoire, attiré offrandes et prières, ou sarcasmes et répulsion. Cette ambivalence de l’image du « sexe faible » (tardivement désigné « deuxième sexe »), dans la société occidentale chrétienne, s’explique en grande partie par le fait que la femme est, simultanément, la cause du péché originel (la faute commise par Ève) et celle du salut de l’humanité (la maternité de la Vierge