Les femmes sont elles des patrons comme les autres ?
Le cas de Laurence Dugué est-il révélateur de la place du «sexe faible» dans le monde du patronat? Sans doute. Certes, les études statistiques sur l'entrepreneuriat féminin sont rares. Et celles qui existent font état d'une minorité de femmes dirigeantes, dans le monde des affaires. En décembre 2006, une enquête d'Oseo sur l'évolution des PME révélait que seulement 30% d'entre elles étaient dirigées par des femmes, alors que la gent féminine représente 45% de la population active, selon l'Insee. Un paradoxe qui ne serait pas sans lien avec une crainte d'entreprendre, selon certains spécialistes. Pour André Letowski, responsable des enquêtes à l'Agence pour la création d'entreprises (APCE), «l'aventure de la création fait encore peur à une majorité de femmes. Elles sont nombreuses à privilégier leur vie de famille, et donc à préférer la stabilité d'un emploi salarié.» A en croire les conclusions de l'APCE, ce n'est pas près de changer: depuis 1994, le nombre d'entreprises créées par des femmes est stable, représentant environ un quart des jeunes pousses. Et celles qui franchissent le pas dirigent souvent de bien plus petites structures que leurs homologues masculins. L'enquête d'Oseo montre que 14% des entreprises employant de 20 à 50 salariés sont dirigées par des femmes. Pire: seules 8% des PME