Les Etats Unis et le bloc occidental de 1945 à 2001
À partir de 1947, les Occidentaux s’inquiètent de plus en plus de la progression du communisme: dans plusieurs pays européens, les communistes participent activement aux gouvernements de coalition (Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Pologne, France, Belgique et Italie) et réussissent même parfois à écarter les autres partis du pouvoir. La Grèce est en proie à une guerre civile depuis l’automne 1946 et la Turquie est à son tour menacée.
Dans cette atmosphère internationale tendue, le président américain Harry S. Truman rompt avec la politique de son prédécesseur Franklin D. Roosevelt et redéfinit les grandes lignes de la politique extérieure des États-Unis. Le 12 mars 1947, le président présente devant le Congrès américain sa doctrine du containment, qui vise à fournir une aide financière et militaire aux pays menacés par l’expansion soviétique. Visant explicitement l’endiguement de la progression communiste, la doctrine Truman pose les États-Unis en défenseurs d’un monde libre face à l’agression de l’URSS. Des crédits d'environ 400 millions de dollars seront ainsi accordés à la Grèce et la Turquie. Cette nouvelle doctrine légitimera l’activisme des États-Unis pendant la guerre froide.
En appliquant la doctrine d’endiguement, les Américains encouragent, entre autres, la Turquie à rejeter les revendications soviétiques concernant la cession de bases navales au détroit du Bosphore et ils obtiennent le retrait des troupes russes d’Iran. Entre-temps, depuis mars 1947, la lutte contre l’espionnage soviétique s’organise et la Central Intelligence Agency (CIA) devient le service de renseignements américain. Ces changements de la politique extérieure marquent un véritable tournant dans l’histoire des États-Unis, qui jusqu’ici voulaient rester à l’écart des querelles européennes. Dorénavant, il n’est plus question pour eux de jouer la carte de l’isolationnisme.
Les États-Unis sont les grands vainqueurs de la Deuxième