Une majorité de citoyens souhaite une réforme profonde du système économique. Savent-ils que des centaines de milliers de personnes agissent déjà pour y parvenir? Il s'agit des salariés, bénévoles, entrepreneurs, consommateurs, épargnants de l'économie sociale et solidaire. Ce champ rassemble une grande diversité d'initiatives économiques, ni publiques ni capitalistes, qui cherchent à produire, investir et décider autrement, de manière plus respectueuse des hommes, de l'environnement et des territoires. Les Amap, Chèque Déjeuner, la Macif, Alternatives Economiques, Ethiquable sont quelques exemples connus de cette autre manière de "faire l'économie". Au sens le plus large, l'économie sociale et solidaire représente 200 000 entreprises et 2 millions de salariés en France. Et elle se développe en Europe, au Québec, en Amérique latine…
La crise actuelle est une opportunité pour convaincre que non seulement elle constitue une réponse immédiate aux problèmes de la société (en créant des emplois, en comblant des carences, en prévenant des risques), mais qu'elle peut aussi inspirer les nouvelles régulations économiques attendues. Encore faut-il que l'économie sociale et solidaire sache relever des défis plus internes: développer un langage de la preuve, coopérer davantage, faire mouvement pour sortir de l'entre-soi et nouer de nouvelles alliances. Pour contribuer à cette reconnaissance, nous avons lancé un vaste travail collectif qui se concrétise par un premier rapport, présentant 50 propositions, mises en débat à partir du 1er novembre, sur www.lelabo-ess.org et dans les territoires (tables rondes…). Nous invitons tous ceux qui oeuvrent à une "autre économie" à s'emparer de nos travaux et à faire vivre le