Les conséquences de l'arrêt moulin
I- Un système procédural violant des droits à la sûreté garantis par la Convention européenne.
Dans la présence espèce la requérante se plaignait de ne pas avoir été « aussitôt traduite » devant un « juge ou magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires », contrairement à ce dont dispose l’article 5§3 de la CEDH (A) ; il apparaissait donc que le système procédural français violait le droit à la sûreté et à la liberté européen (B).
A- Le droit à la sureté et à la liberté garantis par la Convention
Le droit à la sûreté est un principe fondamental ancien, tiré de l’Habeas Corpus adopté par le Parlement anglais en 1679 ; il s’agit d’une garantie dont peut se prévaloir le justiciable contre les arrestations, détentions et peines arbitraires. Il établit la liberté fondamentale de ne pas être emprisonné sans jugement. La Cour rappelle dans son arrêt Moulin c/ France que les garanties prévues par l’article 5 sont importantes pour les personnes qui sont arrêtées car elles assurent que la personne arrêtée soit aussitôt conduite et physiquement présentée devant une autorité judiciaire. Ce contrôle judiciaire doit être rapide et automatique, ce qui assure une protection contre