Les civiles
En effet, si le siècle précédent avait vu les idées de nations et de liberté cohabiter harmonieusement, on était souvent nationaliste et libéral en réaction aux partisans de l'ordre ancien et conservateurs, ce début de XXe siècle marque l'appropriation des idées nationales par les franges les plus extrêmes. L'affrontement des antagonismes nationaux durant le premier conflit mondial a largement contribué à radicaliser le discours nationaliste. Ce changement s'est cristallisé autour d'un changement de sémantique. L'idée de nation ne se définissait plus en POUR mais en CONTRE. On ne construit plus une nation POUR permettre aux gens ayant les mêmes aspirations de vivre ensemble mais en se positionnant CONTRE. Contre l'autre, contre le voisin, contre l'étranger. Et cette vision négative de l'idée nationale a malheureusement conduit l'humanité au bord du gouffre comme nous le montre cette photo ci-contre.
La première partie de cette période qui englobe les deux conflits mondiaux est consacrée à la Première Guerre mondiale (1914-1918). Si l'on prend un peu de recul par rapport à l'européo-centrisme, on peut voir dans ce conflit comme une véritable guerre civile européenne. Avec tous les déchaînements de violence et toutes les horreurs qu'une guerre civile peut engendrer. En cela, elle prépare et habitue les esprits aux autres horreurs qui vont suivre dans l'entre-deux-guerres et surtout durant le second conflit mondial. Si ce premier conflit marque la fin d'un monde c'est donc aussi la fin de la primauté du continent européen tant du point de vue économique que du prestige vis à vis des peuples colonisés.