Les chatiments
Les liaisons dangereuses Lettre 1 Laclos n’est guère original en publiant en 1782 un roman par lettres. C’est dans les quarante années précédant la Révolution que ce genre connaît sa plus grande vogue. Le roman par lettres correspond à une société où règne la conversation de salon, dont la lettre est le prolongement naturel. Les Liaisons dangereuses prennent la forme d’une correspondance entre plusieurs épistoliers auxquels le romancier cède son privilège d’omniscience. Il a plusieurs épistoliers, de sorte que le romancier doit avoir plusieurs voix, rendues sensibles par des styles distinguant chaque épistolier. L’oeuvre qui débute ici est donc une oeuvre romanesque, une fiction. On peut appeler la première lettre comme “une lettre innocente”. Ici, Laclos a choisi comme épistolier une jeune fille naïve, Cécile de Volanges qui écrit la lettre à une amie, Sophie Carney. Le style direct donne de la vie aux personnages.
Après une première lecture on peut facilement voir les marques du genre épistolaire. Ce genre a des caractéristiques formelles précises : le nom: Cécile de Volanges, l’adresse de l’expéditeur : « Paris », la date d’écriture: «3 août, 17** », une formule d’appel «Aux Ursulines de… », et aussi une formule finale. Le début de la lettre présente la jeune Cécile de Volanges qui se contente de raconter son quotidien ennuyeux mais qui présente aussi sa nouvelle vie sur un ton un peu fanfaron à une amie qui se trouve au Couvent. «…que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temp.»