les caprices de marriane
La première chose qui frappe dans cette scène est l’inégale répartition de la longueur des répliques. En effet, les longues tirades d’Octave font ici faces aux répliques courtes du personnage éponyme de la pièce.
Marianne, en outre, fait uniquement preuve de sa présence par des répliques brèves, servant à pousser Octave à poursuivre son discours, tel que « Ne serait-elle point heureuse, Octave, la femme qui t’aimerait ? », l 10. On remarque, de plus, qu’elle s’adresse à l’ami de Coelio par le tutoiement, désirant s’approcher de lui et créer une complicité entre eux. Ce désir est aussi exprimé par le champ lexical de l’amour et du bonheur avec « heureuse » l10 et « aimerait » l10, « mon cœur » l 30 et « l’amour » l31. Il semble que Marianne vit dans une sorte de rêve, dans l’illusion qu’une relation est possible avec Octave, dans l’espoir d’un nouveau départ, sans se soucier de la mort de Coelio qu’elle ne mentionne nullement dans ses répliques: Octave et le seul et unique l’être qui lui est important. Ce rêve s’exprime par les temps au conditionnels tel que « ne serait-elle ? », « t’aimerait ? » l 10 ou encore « aurait-elle » l 20. Cette illusion va jusqu’à pousser la femme, qui au début de la pièce était chaste et prude, à oser déclarer son amour pour Octave : « Mais non pas dans mon cœur, Octave.