Les aveux de tourvel -liasons dangereuses
La lettre 102 constitue un épisode capital du roman épistolaire puisqu’il permet la création de nouvelles intrigues et péripéties qui font incontestablement avancer le récit .En effet, cette fameuse lettre comporte les aveux de Madame de Tourvel qui confie son amour pour le libertin Valmont à Madame de Rosemonde. Dans cette épître, l’amoureuse souffrante exprime son désespoir face à son penchant pour le libertin, un sentiment dangereux auquel elle doit échapper en quittant le château. Il est donc pertinent de s’interroger sur la manière dont est retranscrit cet épisode dans l’adaptation cinématographique de Stephan Frears et d’en apprécier les différences .Il s’agira dans un premier temps d’étudier la mise en scène de la situation d’énonciation. Nous nous intéresserons ensuite sur la manière dont est dépeint l’état de Madame de Tourvel dans le roman et dans le film .Enfin, nous analyserons les réactions de Rosemonde dans les deux versions.
Le passage de la lettre à la mise en scène permet de jouer sur un autre rapport au temps. En effet, Le principe même de la relation épistolaire réside dans l'absence des personnages, la communication est alors différée, alors que le film permet une relation immédiate et spontanée. Ainsi, dans le roman, Mme de Tourvel écrit à Mme de Rosemonde (lettre 102), à une heure du matin, avant de quitter le château pour lui expliquer les raisons de son départ précipité, alors que dans le film, la jeune femme s'explique en tête à tête avec sa vieille amie. Le spectateur se trouve face aux deux personnages assis sur le lit de Madame de Tourvel représentée comme ici une malade .L’adaptation cinématographique plonge le spectateur dans une ambiance froide, glaciale donnée par le bruit de l’orage comme fond sonore, entremêlée d’une certaine intimité apportée par l’absence de lumière. Stephan Frears retranscrit ainsi le lien de complicité qui unit les deux femmes tout en montrant, grâce à la