Les assureurs doivent-ils encore investir dans l’immobilier ?
Pierre Schoeffler rappelle que l’apport de l’immobilier physique dans la diversification du portefeuille, et donc la réduction du risque, est bien établi. L’exposition optimale se situe autour de 15 % du portefeuille, environ 50 % de l’exposition en immobilier devant être investie à l’international, l’immobilier international étant plus efficace que les actions internationales pour réduire le risque. Les raisons de cet état de fait sont bien analysées : anti-corrélation stable dans le temps entre immobilier physique et obligations ; faible corrélation des marchés immobiliers des différents pays entre eux. L’allocation actuelle en immobilier des fonds de pension et caisses de retraite européens est largement sous-optimale. Les simulations d’allocation stratégique d’actifs pour les entreprises d’assurances vie – respectivement sans et avec une contrainte de duration au niveau du passif – mettent en évidence le fait que l’amélioration de la rentabilité du portefeuille institutionnel passe par une baisse de l’exposition en obligations et une hausse de celle en immobilier de bureaux et en actions. Il faut toutefois garder à l’esprit que la liquidité est un souci majeur pour les entreprises d’assurances, qui travaillent sous contrainte de gestion actif-passif.
Nathalie Robin évoque les spécificités des entreprises d'assurances disposant d'un réseau de banque/assurance dans leurs choix d'investissement. Le caractère récent de ce mode de distribution a conduit les bancassureurs à peu diversifier leurs allocations d'actifs, étant donné le peu de réserves dont ils