Lecture analytique rousseau julie ou la nouvelle heloise
Introduction
Julie ou La Nouvelle Héloïse est un roman épistolaire de J. J . Rousseau dans lequel un homme, Saint-Preux, désespéré par un amour impossible (Julie), s’est embarqué sur l’escadre anglaise de l’Amiral Anson pour un tour du monde. A son retour, ce personnage sentimental et vertueux écrit à une amie et confidente Mme D’Orbe.
Le passage étudié (Partie 11V, extrait de la Lettre HI) témoigne du regard porté sur des contrées et des peuples différents des nôtres. On retrouve ici le goût pour les échanges et les voyages chers aux penseurs des Lumières.
Saint-Preux, que l’on peut voir comme la transposition idéaliste de Rousseau, condamne les bassesses humaines et défend un idéal; l’éloquence du discours donne à cette lettre une dimension persuasive certaine.
1) La condamnation
A —La colonisation
-Même si ce mot n’existe pas encore, Rousseau condamne par le regard de Saint-Preux ces actes qui consistent à imposer à une population les moeurs d’une autre. Le lieu de 1’ « île» est ici proposé comme symbole de l’isolement d’un peuple qui vit à l’écart du besoin. L’ «homme civilisé» est ici celui à qui rien ne manque sur cette île. Le lieu -accompagné de l’oxymore ((de délices et d’effroi »- est un endroit paradisiaque jusqu’à ce que «l’envahisseur» décide d’imposer sa façon de vivre. Les besoins qui en découlent sont associés par métaphore à un « gouffre ». Le bien matériel est associé à une idée négative, celle du « besoin ».
B —La guerre
Les Lumières s’intéressent beaucoup au problème du conflit armé qui déchire les peuples. La guerre est ici symbolisée par un combat entre deux navires selon une gradation qui monte en violence: «se chercher, se trouver, s’attaquer, se battre avec fureur ». Les vaisseaux sont personnifiés et associés à des actions humaines. Accompagné d’hyperboles comme «l’enfer », ce combat est présenté comme un affrontement teniblé. La structure des