Lecture analytique phèdre, racine

489 mots 2 pages
Cet amour se manifeste par une série de paradoxes qui témoignent de son intensité mais surtout du « désordre » qui obscurcit l’esprit de Phèdre : son amour la rend étrangère à elle-même.
Phèdre décrit ensuite ses efforts pour se guérir : fuite, éloignement, recours aux secours de la religion, mais ses efforts quoique sincères restent inefficaces. Ils lui accordent tout de même une rémission — que suivra la rechute, épouvantable :
« Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachées
C’est Vénus toute entière à sa proie attachée… »

Nous pourrions ajouter les assonances en "i" qui renforcent le rythme et évoquent peut-être la souffrance.

Cette passion est décrite en termes religieux alors même qu’il s’agit d’un amour contre-nature. Notons le champ lexical de la religion qui superpose l’amour pour Hyppolyte aux implorations adressées à Vénus pour y échapper : * Vers 285-286 : « J’adorais Hyppolyte » * Vers 288 : « J’offrais tout à ce Dieu que je n’osais nommer »
Cette idéalisation produit une scission dans le personnage :
« Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,
J’adorais Hippolyte, et le voyant sans cesse »

On remarquera l’intensité dramatique que confèrent au dialogue la ponctuation riche et variée, les interjections (« Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race !), les apostrophes (« Rivage malheureux »), la tendance au superlatif (« la plus misérable ») et à l’hyperbole (« le comble des horreurs »).
La vraisemblance de l’échange (le spectateur doit sentir la difficulté de l’aveu) est assurée par sa vivacité, proche de la stichomythie (dialogue dont chaque réplique ne contient qu’un vers). Dans les tragédies raciniennes, la parole a la valeur d’un acte : avouer un penchant coupable, c’est déjà commettre un crime, Phèdre veut y échapper par la mort (v. 4). À ce stade du dialogue, il reste peu de ressources à Phèdre pour retarder le moment de l’aveu : on constate, avec le chiasme lexical qui relie les vers 1-2 (« mortel » – « sang ») aux

en relation

  • Question discours le banquet de platon
    2082 mots | 9 pages
  • Racine dit de Phèdre qu'elle « n'est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. »
    372 mots | 2 pages
  • Corpus Ph Dre
    614 mots | 3 pages
  • Ecrit d'invention sur phèdre
    504 mots | 3 pages
  • Phèdre, racine, acte iii commentaire
    1045 mots | 5 pages
  • L'aveu incompréhensible de phèdre.
    648 mots | 3 pages
  • Phédre acte i
    930 mots | 4 pages
  • Phèdre, racine
    1444 mots | 6 pages
  • Commentaire rédigé – Phèdre, aveu à Oenone
    1133 mots | 5 pages
  • Question d'analyse : les aveux de phèdre
    1474 mots | 6 pages
  • Phèdre, une héroïne tragique
    667 mots | 3 pages
  • Phèdre de Racine, une tragédie de la parole
    1088 mots | 5 pages
  • Commentaire composé racine phèdre ;
    985 mots | 4 pages
  • Théatre
    878 mots | 4 pages
  • JEAN RACINE Phedre Atramenta
    14975 mots | 60 pages