Le travail rend il libre
Corrigé méthodologique
Introduction :
[Ouverture] L’idée de travail suggère aujourd’hui deux ensembles d’idées opposés ; d’une part, celui qui « a un travail » cesse d’être dépendant des aides sociales, la femme qui travaille n’est plus dépendante de son mari, etc. Mais de l’autre, le travail suggère également l’esclavage, les camps de travail, les travaux forcés, etc. : autant d’images qui, cette fois, font résonner à nos oreilles l’atroce ironie de la formule inscrite au fronton de l’une des portes de Dachau : Arbeit macht frei. Le rapport du travail à la liberté apparaît donc comme problématique : en quoi peut-on dire que le travail est un facteur de liberté ?
[Réponse initiale + justification] Le travail semble bien constituer une condition de la liberté en ce qu’il est un facteur d’indépendance : c’est parce qu’un homme est capable de satisfaire par lui-même ses besoins qu’il échappe à la tutelle d’autrui ; c’est en ce sens que l’accès des femmes au travail a été conçu au XX° siècle comme une condition de l’émancipation des femmes. [Contre-réponse + justification] Pourtant, il faut admettre que le travail peut impliquer des formes qui, loin de libérer le travailleur, le conduisent au contraire à la soumission, l’exploitation, voire l’esclavage. [Formulation du problème] Si donc nous pouvons dire que le travail peut être un facteur de libération, mais qu’il peut aussi être un facteur de soumission, la question est alors de savoir quelles conditions le travail doit satisfaire pour libérer, et non asservir. [Annonce du plan] Pour répondre à cette problématique, nous chercherons d’abord à déterminer en quoi et pourquoi le travail constitue une condition de la liberté ; nous pourrons alors mettre en lumière les risques que le travail peut faire encourir à la liberté. Et c’est à la lumière de cette opposition que nous indiquerons les contraintes que le droit doit imposer au travail pour qu’il demeure un facteur d’humanisation