Le travail de l'ecrivain

404 mots 2 pages
le travail de l’écrivain
On a travaillé beaucoup. On n’en avait pas toujours conscience parce que travailler c’était écrire, c’était lire, et si on a connu pas mal de déceptions on y a pris aussi tant de plaisir qu’on oubliait que c’était du travail. Pour espérer peut-être enfin savoir un peu écrire, un peu lire aussi.

Travail après tout n’est peut-être pas le meilleur mot mais on y a consacré du temps et de l’énergie.

Et puis, arrivé là, on était en fait juste sur le seuil. Il fallait accomplir tout un autre travail encore, et là peut-être encore travail n’est peut-être pas le meilleur mot mais pas le pire non plus car il demandait peut-être encore plus de temps et d’énergie : il fallait oublier sans oublier. Désapprendre en connaissance de cause. Renoncer à la facilité acquise au prix de la pratique quotidienne. Renier ses modèles. Voir s’il n’y avait pas quelque chose qu’on n’ait pas vu encore. Faire mentir ceux qui il y a trois siècles, il y a deux millénaires disaient que tout avait été dit déjà. (Et leur donner raison aussi : car c’était bien afin que deux mille ans, trois cents ans plus tard on tente encore sa chance qu’ils avaient osé une telle profération).

La création n’était pas immédiatement reconnaissable. Il y avait là bien sûr matière à frustration : l’ego pour sa part tenait à la reconnaissance. Mais il fallait bien admettre que c’était naturel : on ne pouvait pas espérer que des gens reconnaissent ce qu’ils ne connaissaient pas. On pouvait juste espérer qu’ils fassent connaissance avec. Parfois, on avait l’impression que cela arrivait. Ça faisait plaisir. D’autres fois on se rendait compte que la création n’était qu’une illusion : il n’y avait rien sur la table où on croyait l’avoir laissée. Pour soi-même non plus, la création n’était pas immédiatement reconnaissable.

Quand tout allait bien, la solution de simplicité aurait consisté à exploiter le filon découvert. La plupart des confrères ne s’en privaient pas, et cela semblait plutôt

en relation

  • Entretien avec reiko hayama, architecte
    959 mots | 4 pages
  • Les gens de qdg
    323 mots | 2 pages
  • Le k de buzzati
    1482 mots | 6 pages
  • Thérèse raquin
    1336 mots | 6 pages
  • rapport de stage REDAL - Génie Electrique
    8273 mots | 34 pages
  • objectif SMART ; Sport
    1021 mots | 5 pages
  • Thesee dans Oedipe a Colone
    1683 mots | 7 pages
  • Analyse relationnelle
    2452 mots | 10 pages
  • La danse et le sacré
    3363 mots | 14 pages
  • Sonia
    707 mots | 3 pages
  • kkjgh
    297 mots | 2 pages
  • Le Survenant analyse critique, plan
    582 mots | 3 pages
  • H.g. wells défend la science
    372 mots | 2 pages
  • L'artiste est-il maître de son oeuvre ?
    367 mots | 2 pages
  • Droit de peuple à disposer d'eux meme
    27927 mots | 112 pages