Entretien avec reiko hayama, architecte
L’année 2008 célèbre les 150 ans des relations officielles franco-japonaises. Pour l’occasion, nous avons rencontré Reiko Hayama, une architecte japonaise qui a choisi la France pour travailler et qui a réalisé avec IOSIS plusieurs projets (usines Canon et Sanden en Bretagne, Institut culturel franco-japonais à Saint-Quentin-en-Yvelines…). A la croisée de deux cultures, minérale et végétale, européenne et nippone, Reiko Hayama explique son parcours et comment elle conçoit son métier.
Pourquoi avez-vous choisi la France pour exercer votre métier ?
« J’ai commencé ma carrière chez Kunio Mayekawa, architecte renommé et créateur d’architecture moderne au Japon, qui avait travaillé chez Le Corbusier. L’école de Mayekawa était la plus prestigieuse au Japon à cette époque. Kenzo Tange a aussi été son élève. J’étais la seule femme parmi l’ensemble des collaborateurs masculins, comme auparavant au cours de mes études. En tant qu’unique femme, je me suis trouvée, sur le plan professionnel, un peu étouffée par la prévenance de mes collègues et je cherchais l’occasion de voler de mes propres ailes. Cette occasion s’est présentée lorsque Charlotte Perriand, ancienne collègue de Mayekawa chez Le Corbusier, s’est mise en quête d’un architecte japonais pour l’aménagement intérieur de la nouvelle résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris. J’ai aussitôt saisi ce poste.
Jean Prouvé était chargé des façades en « murs-rideaux » pour la résidence de l’ambassadeur. C’est ainsi que je l’ai rencontré et, en découvrant ses projets, j’ai eu une révélation. J’avais trouvé la voie que je voulais suivre.
C’est pour cette raison que malgré l’invitation que m’a faite José-Luis Sert, le directeur de la section architecture de Harvard, j’ai choisi de rester en France. »
Quels enseignements avez-vous gardé de Jean Prouvé ? D’autres architectes vous ont-ils inspirée ?
« J’ai découvert chez Jean Prouvé un processus de création s’appuyant sur