Le traitement du temps dans fdp
Pièce qui donne le sentiment paradoxal que tout est joué et à jouer.
1/UNE PIÈCE DÉROUTANTE : le temps de l’ “action”, si on peut dire, est celui du temps de la représentation dont le cadre surprend.
a) une situation globale étonnante :
-les êtres sont dans le lointain sillage d’une catastrophe absolument pas identifiée et qui tient du déluge et de l’Apocalypse : à l’époque de la première représentation (1957) les images de survivants d’un Hiroshima planétaire se rencontraient chez de nombreux critiques.
-en tout cas un Avant a déterminé fondamentalement (en réalité ou dans l’esprit des personnages) le déroulement de leur vie qui est depuis tournée vers la fin.
b) une temporalité imprécise, brouillée :
-sous nos yeux se déroule une heure et demie de “la vie” de quatre personnages qui ne savent pas exactement l’heure ou le jour qu’il est. Hamm demande dans quel mois ils sont 86 .
-nous avons l’impression d’un lever en début de pièce mais le soleil pourrait se coucher au cours du spectacle (devrait se coucher 46/je t'en fous réplique Clov) et Hamm parle d’une journée comme les autres 26. : s’agissait-il d’une sieste?
-le même homme Hamm qui ne sait jamais quand vient l’heure de son calmant sait soudain que l’heure de son roman est arrivée.
-nous ne savons pas du tout quand a eu lieu la Catastrophe.
-le réveil a très peu marché et il est destiné dans la pièce à un usage étrange.
-en revanche nous avons connaissance du mois de la promenade en barque sur le lac de Côme (avril, un après-midi 34)
c)pièce dominée par •les allusions au vieux, au vieillissement et fondée sur • une haine du commencement: