Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?
Le théâtre occupe une place particulière parmi les genres littéraires, puisque tout en appartenant à la littérature, c’est également une forme de spectacle particulièrement vivante. En effet, le théâtre est une écriture destinée à être représentée. Mais, dès lors, on peut se demander si ce texte est suffisant en lui-même pour monter un spectacle. Dans un premier temps, nous verrons que le texte contient les bases de la mise en scène, puis dans un second temps, nous verrons le rôle du metteur en scène et les moyens dont il dispose pour mener à bien son interprétation du texte.
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Le texte théâtral contient les bases de la mise en scène. Des indications pour la représentation sont ainsi glissées à l’intérieur même des dialogues. Par exemple, dans le Misanthrope, Célimène demande « des sièges pour tous », cela sous-entend des accessoires, des laquais et les déplacements de ces derniers. Mais la grande majorité des indications scéniques sont données sous forme de didascalies.
Les didascalies sont très importantes pour le comédien et le metteur en scène : qu’elles soient internes (dans le texte) ou externes (avant le texte), elles donnent des indications utiles pour la mise en scène.
Tout d’abord, les didascalies montrent le découpage des pièces en actes et en scènes, et servent à indiquer qui doit parler, elles distribuent la parole.
Les didascalies internes permettent de savoir les attitudes des personnages (« sévère », « exaspérée », « amusée »), leurs émotions (« brusquement ému »), le ton de leurs répliques (« gentiment », « ironiquement »), à qui s’adresse le personnage (« à Nérine »), leurs déplacements sur scène (« elle s’approche de lui », « elle sort », « reculant »), leurs actions et leurs gestes (par exemple dans la Nuit de Valognes, on sait que Sganarelle fume la pipe).
Les didascalies externes sont de précieuses indications pour monter le décor (« le salon d’un