Le terrorisme international
Par Ivan Rioufol le 18 mai 2011 12h24 | Lien permanent | Commentaires (73)
Tout le monde savait; tout le monde s'est tu. Or l'omerta française sur la personnalité cachée de Dominique Strauss-Kahn ne peut se justifier au seul prétexte du respect de la vie privée. Je suis farouchement pour la protection des intimités et je déteste les traques voyeuristes des journaux à scandales. Mais la personnalité d'un homme public ayant les plus hautes ambitions politiques est un élément qui doit être analysé par les commentateurs. En l'occurrence, il faut bien constater l'absence de curiosité des médias (je me mets dans le lot) face à la somme de témoignages qui couraient dans Paris, depuis des années, à propos de ses comportements possiblement addictifs. DSK était-il seulement un jouisseur porté sur le libertinage - ce qui reste en France une marque de savoir vivre depuis Henri IV - ou était-il plus gravement un prédateur sexuel sachant dissimuler ses pulsions?
Cette question aurait dû être posée. Si elle ne l'a pas été, ce n'est pas au nom du respect de la personne, mais en raison des connivences qui existent trop souvent entre les mondes médiatique et politique, des liens amicaux qui peuvent s'y créer et amener à occulter des faiblesses personnelles. De surcroît, l'indulgence dont Strauss-Kahn a bénéficié a aussi été le résultat du militantisme de la presse de gauche, qui sait s'aveugler sur des faits dérangeants. J'en veux pour preuve le procès engagé par ces médias contre Nicolas Sarkozy lui-même. "Sarkozy est-il fou ?" aura titré Marianne il y a quelques années, Jean-François Kahn suggérant au Chef de l'Etat de se faire soigner. Ces jours-ci, le même Kahn, qui se présente comme ami du leader socialiste, assure que les faits qui sont reprochés au patron du FMI ne ressemblent pas à l'homme qu'il connait. Le témoignage d'une jeune française, Tristane Banon, semble dire le contraire.
La question posée publiquement sur l'équilibre