Le temps du plaisir
Il y a un temps pour tout, un temps pour le plaisir ?
Il y a un temps pour semer, un temps pour récolter (Ecclésia, Bible)
Le temps du plaisir, le type de rapport au temps lorsque nous éprouvons du plaisir.
Raisonnement par la négative, ce que n’est pas le temps du plaisir :
⇒ Pas un temps tragique :
Expérience de la perte, le temps est source de perte, d’abolition, rapport au fait de ne pas être.
Temps tragique : condition de perte irrémédiable.
Tragique : impossibilité d’un salut, de retrouver ce qui a été perdu.
Lorsque j’éprouve du plaisir je suis dans le pure présent, dans l’actualité. Le plaisir n’est pas une représentation mais une sensation (pas un objet). Le plaisir ne relève donc pas de la conscience représentative. Cas d’une conscience qui n’est pas une visée, qui ne se prolonge pas au-delà d’elle-même. Modalité de la conscience affective. Pas de conscience d’abolition dans le plaisir, pas de place pour la visée de ce qui est aboli.
Le plaisir n’est pas référé au delà de lui-même quant à l’avenir. Intensité du présent dans le plaisir, la mort est extérieure. Eprouver c’est ressentir. La mort est extérieure à la vie.
Dans le plaisir je suis tout à ce que j’éprouve. Perspective futur, la mort ne joue aucun rôle dans le plaisir. Nous donnons une force à ce qui n’est rien (la mort) -> force qui va avoir un impact sur l’existence.
Le temps du plaisir est anti-tragique, il nous libère de la mentalité de victime. Un esprit tragique c’est un esprit qui demande l’absolu et qui s’afflige de ne trouver que du relatif. Nous souffrons de notre finitude, parce que nous ne comprenons pas qu’il y a une valeur du fini en tant que fini.
Plaisir toujours fragmentaire et modeste.
Le plaisir n’est pas absolu, c’est pour cela qu’il est réel.
⇒ Pas un temps dialectique :
Ce qui est aboli est en fait intégré, ce qui a disparu est fécond. Il n’y a plus le bourgeon, mais la fleur. Ce qui est nié est en même temps conservé.