Du temps de freud
la méthode cathartique, qui doit beaucoup à Joseph Breuer, et qui consiste à mettre le patient sous hypnose afin de découvrir l'origine traumatique des symptômes hystériques. Symptômes qui, nous dit Freud, disparaissent lorsqu'on répète au malade une fois réveillé ce qu'il a révélé sous hypnose. La remémoration et la ré actualisation émotionnelle des scènes traumatiques conduisent alors à la guérison. C'est cette méthode qu'Anna O. appelait aussi « talking cure ». Mais l'hypnose « est un procédé incertain et qui a quelque chose de mystique » : mal dégagée du mesmérisme auquel elle est encore associée, elle ne permet de réduire que temporairement les conversions hystériques ; l'association libre, qui vise à pratiquer la catharsis sans l'hypnose. Freud cherche alors à favoriser la remémoration en invitant le patient à dire librement ce qui lui vient à l'esprit, et en travaillant sur les chaines associatives. « Procédé pénible et épuisant à la longue », observe-t-il dans les Cinq leçons sur la psychanalyse, « qui ne pouvait s'imposer comme une technique définitive ».
Ceci permet de mieux comprendre les diverses appréciations de Freud quant à la naissance de la psychanalyse :
en 1909, dans les Cinq leçons sur la psychanalyse : « Ce n'est pas à moi que revient le mérite —si c'en est un— d'avoir mis au monde la psychanalyse. Je n'ai pas participé à ses premiers commencements » ; en 1916, dans Introduction à la psychanalyse : « Je suis donc en droit de dire que la psychanalyse proprement dite ne date que du jour où on a renoncé à avoir recours à l'hypnose » ; en 1923, dans les Essais de