Le soir
Dégagé par le flux de son aura,
Je puis me délecter de ses parfums,
Cheveux et corps pour source.
Derrière elle toujours je l'ai été,
Fût-ce en chaque molécule de l'espace
Ou bien dans le domaine
Des ombres ondulant dans le sous-bois.
Immobile,
Attendant à la lueur de la lune
Morcelée sur le bassin,
Dans le fourré
Où la déesse de la chasse s'assit un jour lointain,
Le bruit soudain des jets de la fontaine
Allant toucher les étoiles me raidit ;
Tandis qu'elle se fait plus proche,
A nouveau je m'efface dans la nuit.
Les rideaux jaillissants cessent ;
La lune et les étoiles se dissimulent
Derrière la muraille de nuages.
Et soudain je cours,
A travers grasses plaines et hautes montagnes,
Mettant au monde rivières et ruisseaux...
Mais je perds bientôt,
En plein brouillard,
Ses pas gracieux dans la terre mensongère.
La filature s'achève sur les astres,
Dans les champs de coton
De rose teintées par le disque lumineux :
Là où nos frères jadis
Naquirent, vécurent en chantant et disparurent malheureux.
Derrière la vague de souvenirs,
Je puis la reconnaître
Par le flux de son aura.0000
A vous ces vers de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.
C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante
N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
Se multipliant comme un cortège de loups
Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante !
Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien
Que le gémissement premier du premier homme
Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien !
Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d'après-midi,
- Chère, - par un beau jour de septembre