Le réalisme
Après la révolution sanglante de 1848, réprimée violemment par le pouvoir, chutent les illusions romantiques et les utopies socialistes. Le projet réaliste de tout montrer apparaît d’abord en peinture avec Courbet avant de toucher la littérature. Il suscite néanmoins des réticences : ainsi Madame Bovary, l’œuvre flaubertienne, est-elle condamnée à sa publication pour son réalisme démoralisant.
Stendhal est le premier écrivain français à avoir lié le roman et l’histoire contemporaine. Il met en effet en scène des personnages ébranlés par les forces de la société. Mais peut-être plus que la réalité, c’est la vérité des sentiments qui intéresse Stendhal. Il refuse l’idéalisme mais conserve un certain héroïsme : il n’est pas attiré par la description du banal, par l’écriture du quotidien. Balzac, lui, est considéré comme le précurseur du réalisme, à travers les quatre-vingt-onze romans de sa Comédie humaine, dans laquelle il entend mettre en évidence les mutations sociales. Mais la vision balzacienne montre que l’écriture réaliste doit dépasser la simple « copie du réel » : il y substitue une transfiguration et une symbolisation de la matière.
Les romanciers réalistes se retrouvent tous pour critiquer les excès de la prose romantique. Le sort du lecteur romantique est dépeint par Flaubert, à travers le destin de son personnage Emma Bovary.
Les écrivains se rendent compte qu’il existe une véritable poésie du quotidien et du contemporain. Les intrigues, qui sont de plus en plus sobres, puisent dans le quotidien.
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