Le romantisme
« Le classicisme, c'est la santé; le romantisme, c'est la maladie », dit Goethe.
Chateaubriand aperçoit dans ce "vague des passions" un symptôme essentiel du désenchantement propre à une génération
Le mouvement est en effet d'ampleur européenne et il n'est pas sûr que ce soit en France qu'il ait pris ses formes les plus profondes. On a pris coutume ici de l'identifier au mal du siècle, ce trouble existentiel qui ravagea toute une jeunesse désœuvrée, avide d'exprimer l'énergie de ses passions et de ses rêves, et consternée de ne trouver dans la société de la Restauration que de maigres canaux. Par-là s'explique l'imagerie vite convenue du poète solitaire, déversant ses épanchements dans une Nature complice et cultivant l'extravagance de son imaginaire exalté. Le Romantisme procède à une contestation de la Raison dont il aperçoit l'infériorité sur le cœur et l'imagination dans la connaissance de l'Univers. Il exprime aussi une aspiration à la Liberté politique, que manifestent alors la plupart des peuples européens.
L'esprit romantique est inséparable de la contestation des valeurs de l'Ancien Régime. En ce sens, il anticipe sur les révolutions sociales et nationales de l'Europe et contribue à les faire éclore. Cet aspect du mouvement ne deviendra politique qu'un peu plus tard, mais les définitions que l'on trouve de l'adjectif dès la fin du XVIIIème siècle s'accordent à repérer dans l'esprit nouveau une recherche de l'identité nationale et un souci de donner aux peuples un art qui reflète leur âme et leurs traditions. Pas de grand thème lyrique plus inépuisable que le sentiment de la Nature chez les Romantiques : elle est leur confidente et leur refuge.
Le romantisme en Allemagne
Dans les années 1770, le romantisme allemand manifeste son inscription dans une réalité socio-historique en plein bouleversement. C’est ainsi que le mouvement du Sturm Und Drang émerge et devient l’un des thèmes principal de la littérature du Nord.
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