Le role de mediation des associations
Dans certains quartiers dits sensibles, les dysfonctionnements sociaux sont particulièrement forts. Cela peut s’expliquer par des différences physiques ou culturelles, de sous-équipement, d’inégalités d’accès aux services publics, de dégradation de l’habitat et du logement, de difficultés d’intégration des populations issues de l’immigration. Le service public ne représente souvent déjà plus la dernière norme présente dans le quartier, qui relierait celui-ci à la marche commune de la société. Ou plutôt, il fait l’objet d’un ressentiment de la part d’habitants qui se sentent abandonnés, méprisés, victimes de discriminations, que celles-ci soient réelles ou non. L’expression du mal-être de certains jeunes, de leur révolte et de leur déchirement identitaire prend ainsi parfois pour cible les services publics et leur personnel, générant localement un sentiment d’insécurité.
Face à la rupture entre les institutions et une partie de la population, mais aussi entre les habitants eux-mêmes, les associations, de part leur présence sur le terrain et par leurs actions de proximité, ont un rôle de médiation qui contribue à consolider et redynamiser les rapports avec les institutions dans l’espace public et à réparer et créer du lien social.
En effet, le recours à la « médiation sociale » dans le cadre de la politique de la ville constitue une tentative de résolution des dysfonctionnements sociaux par le dialogue et la négociation, mais aussi par la création de lien social. La médiation s’attache aussi à répondre à un besoin de communication entre les habitants, par la résolution de conflits de voisinage, de conflits liés au bruit et autres nuisances, aux rassemblements de jeunes dans les espaces publics…
La médiation sociale occupe de plus en plus une place importante, en particulier dans les quartiers sensibles relevant de la politique de la ville
1) Espace public et Médiatisation entre les habitants :
Michèle Guillaume-Hofnung12