Le renforcement du pouvoir royal: procès d’enguerran de coucy (1259)
Bien qu’Enguerran de Coucy fût homme de si noble parage que tous les plus nobles princes du royaume lui appartenaient par lignage, il dut à la fin racheter sa vie en donnant de sa monnaie aux pauvres, parce qu’il avait forfait en la mort des enfants qu’il avait fait pendre. Car trois nobles enfants de Flandres étaient en l’abbaye de Saint-Nicolas-au-Bois, qui avaient été envoyés là pour apprendre le langage de France : lesquels, comme ils allait s’ébattant et - comme certains racontent - en tirant avec arcs et flèches les lapins parmi les bois du sire de Coucy, furent trouvés et pris par les forestiers. Et quand ils les eurent menés en prison, les sergents rapportèrent au seigneur ce qu’ils avaient fait. Et le seigneur tantôt, sans connaître la cause ni l’âge, donna sentence qu’ils soient pendus, et les fit pendre. Sur ces entrefaites, l’abbé de Saint-Nicolas, en la garde duquel ils étaient, et Gilles le Brun, connétable de France, du lignage duquel on disait que l’un des enfants étaient apportèrent à grand instance la complainte au roi. Et donc le roi fit appeler pour cette chose le sire de Coucy à la cour, pour répondre sur le cas de si grande félonie. Lequel, venu en la présence du roi, dit qu’il ne devait pas être contraint à répondre, mais devait être jugé selon la coutume par les pairs de France comme baron. Mais, selon ce qui fut prouvé contre lui, par les faits déjà mis en avant devant la cour, la terre de Boves et de Gournay, qui avait été divisée par la partie de frères, emportait la seigneurie de la baronnie - et donc la négoce pendant en tel état - le roi fit prendre le seigneur de Coucy, et non par les pairs ni par le chevaliers, mais par les valets de la salle, et le fit mener au Louvre en prison et le fit garder. Et il établit un jour où tous les barons seraient là. Il fit donc assembler tous les barons Et quand ils furent assemblés, il fit amener le seigneur de Coucy au