Le quartzite en archéologie expérimentale
La découverte d’une quarantaine de nouveaux artefacts lithiques par Fabrice Kessler (prospecteur amateur), en octobre 2006, sur le site, déjà recensé, de « La Garrigue » (Gard, France), est à l’origine de la reprise des recherches sur les industries sur galets du Languedoc oriental. Forte de ses 61 pièces déjà publiées (Y. Guillot – 2002), la station se situe en plein cœur d’un glacis d’épandage, entre Aubord et Générac, qui remanie les hautes terrasses alluviales d’une paléo-vallée du Rhône reconnue en Costière du Gard. Deux séries avaient alors été identifiées, relevant du Très Ancien Paléolithique pour la plus ancienne, et du Paléolithique ancien classique (400 000 à 300 000 BP) pour la seconde. A la suite de prospections supplémentaires, c’est au total 60 nouveaux artefacts qui ont enrichi la collection existante. Cet assemblage a servi de support à une étude visant une meilleure compréhension des comportements humains préhistoriques. L’expérimentation a occupé une large place dans l’étude de la reconstitution des stratégies d’approvisionnement à l’acte de taille lui-même. Le recensement, sur carte géologique, des matériaux disponibles alentours, et la prospection de ces terrains, ont mis en évidence la présence d’un silex et d’un calcaire, locaux, non identifiés parmi les artefacts. Le façonnage aisé de ces roches, prouvé par l’expérimentation, donne un nouvel éclairage sur l’utilisation dite exclusive du quartzite, envisagée quelquefois comme une particularité régionale. De plus, la réalisation d’une dizaine de pièces, à la percussion au percuteur dur (quartzite), directe ou sur enclume, a constitué un référentiel pour la distinction des stigmates de taille du quartzite (fracture saccharoïde, bulbe diffus, lancettes, perte de matière au point d’impact…). Des « accidents Siret »,