Le pétrole et la politique étrangère américaine
PREMIÈRE PARTIE
Le 20 mars 2003, une coalition entre les États-Unis et le Royaume Uni attaque l’Irak, sans mandat de l’ONU. Trois semaines plus tard, le régime de Saddam Hussein est renversé, et le 1er mai 2003, la guerre est officiellement terminée. Le 30 janvier 2005 ont lieu les premières élections démocratiques en Irak, puis Saddam Hussein est pendu le 30 décembre 2006, à la suite d’un procès pour crimes contre l’humanité. Les forces de la coalition occupent toujours le pays.
Plusieurs ne croient pas aux motifs déclarés par l’administration Bush (destruction des armes de destruction massive, lutte anti-terroristes, libération du peuple irakien), et croient plutôt que les États-Unis veulent s’approprier le pétrole irakien et en faire profiter les grandes compagnies pétrolières américaines, diminuer sa dépendance envers les pays de L’OPEP et peut-être aussi faire augmenter l’offre mondiale et ainsi faire diminuer le prix du pétrole pour stimuler l’économie américaine. Or, les faits concernant le pétrole irakien et le marché mondial du pétrole rendent cette hypothèse peu probable.
Premièrement, ce ne sont pas les grandes pétrolières américaines qui bénéficierait le plus de l’ouverture du marché irakien, mais plutôt d’autres entreprises comme la British Petroleum ainsi que le français TotalFinaElf puisque ces compagnies sont déjà en place pour exploiter les ressources irakiennes et attende simplement la levé de l’embargo et des conditions politiques favorables. Les américaines réussiraient certainement à s’approprier une part du marché, mais pas la majorité.
De plus, la mise en marche de la production irakienne nécessiterait beaucoup de temps et d’énormes investissements. Le passage suivant de l’article de Yahya Sadowski (2003) illustre bien ce fait :
« Porter la production irakienne à son niveau historique de 3,5 mbj exigera au moins trois ans et des investissements estimés à 8 milliards de