Le progès de l'humanité se réduit il au progrès technique ?
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Nous vivons dans un monde où la technique est omniprésente. Depuis l’avènement de la science moderne au XVIIIe siècle, l’Homme n’a cessé de vouloir améliorer les conditions matérielles de son existence et d’aller toujours plus loin dans sa conquête de la Nature. Si bien que nous avons tendance aujourd’hui à caractériser le progrès de l’humanité, i.e. l’évolution de l’ensemble des êtres humains de l’ancien vers le nouveau, par son trait le plus dominant et le plus aisément quantifiable et constatable dans l’Histoire : la technique. Cette dernière est la marque de notre époque : la matérialisation évidente de notre savoir est le symbole de la puissance du modèle culturel occidental. Toutefois l’Homme n’est pas seulement un être qui est en rapport avec la Nature et qui désire connaître ces rapports. C’est également un être historique souhaitant que l’Histoire soit objet de connaissance. Connaître l’Histoire nous permet, en effet, de savoir s’il y a eu progrès dans des domaines ne comportant pas de critères de mesure comparables à ceux du domaine de la technique. Le progrès de l’humanité est donc, certes, un processus d’avancée historique dont l’Homme est lui-même l’origine et la cause, mais nous ne pouvons pas le rendre au seul progrès technique. En effet, même si le progrès de l’humanité sur les plans de la politique et de la morale est, avouons-le, très aléatoire, il pourrait tout de même être rendu aujourd’hui par l’établissement progressif des valeurs communes à l’ensemble des êtres humains, qui permettent une existence plus ou moins harmonieuse par rapport aux siècles passés. L’objectif de notre étude sera donc d’essayer de savoir si les progrès de la technique sont l’alpha et l’oméga du progrès de l’humanité ou bien si le progrès technique n’est une forme accessoire du progrès réalisé par l’Homme et s’il existe, par conséquent, d’autres formes de progrès de l’humanité.
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Le progrès technique, qui pourrait être défini d’un point de vue économique