Le pib, un indicateur plus qu'imparfait
Critiqué parce qu'il est insuffisant pour estimer la richesse, le produit intérieur brut est concurrencé par des indicateurs mesurant la qualité de vie ou prenant en compte l'environnement
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Les indicateurs économiques
«La mesure du revenu national peut difficilement servir à évaluer le bien-être d'une nation », avertissait en 1934, devant le Congrès américain, Simon Kuznets, l'inventeur du produit intérieur brut (PIB), cet indicateur phare à l'aune duquel se jaugent les États et se prennent les décisions économiques et sociales.
« La commande d'un indicateur synthétique de l'activité économique nationale pour guider et mesurer les orientations politiques avait été faite à de jeunes chercheurs pendant la Grande Dépression, avant l'élection du président Roosevelt, note Jacques Le Cacheux, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l'un des rapporteurs de la commission Stiglitz, chargée par l'Élysée de définir de nouveaux indicateurs de richesse. Conscient de ses lacunes, son créateur l'avait présenté comme un indicateur de l'activité productive et avait mis en garde contre les risques d'utilisation abusive. Ce qui n'a pas empêché, par la suite, de lui faire tout mesurer. »
Le PIB additionne tout ce qui peut être évalué en termes monétaires, à savoir la valeur brute des biens et services produits sur le sol national dans un trimestre, ainsi que le coût des services des administrations publiques. Son gros défaut est de ne pas faire la différence entre une nuisance et une